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Vu d'en face
1 octobre 2005

Mon frère m'a appelé pour me donner des nouvelles

Mon frère m'a appelé pour me donner des nouvelles de mon oncle -ou de ce qu'il en reste - qu'il a vu hier. J'ai eu droit à une interminable description quasi-balzacienne de cette visite (je n'en demandais pas tant) - la chambre évidemment blanche, les aides-soignantes un peu pouffes, la fenêtre qui donne sur un ciel grisâtre, et au milieu de tout ca, mon oncle méconnaissable, amaigri, chauve, épuisé par des mois de chimio, de radiations et de tumeurs. Et aphone. Inutile de l'appeler désormais.  Cancer généralisé. Soins palliatifs. Etrange comme les choses se répètent, tous les hommes de la famille finissent comme ca, dans le double cauchemar des traitements trop lourds et des metastases spontanées. J'en déduis que les statistiques officielles sur l'espérance de vie de la population masculine ne s'appliquent pas à ma famille, ou alors c'est une vaste fumisterie fromentée par les fonds de retraite. En tout cas je ne comprends toujours pas que mes parents ne nous aient rien dit, ils étaient au courant depuis avril. Je leur en veux, mais je ne leur ferai aucun reproche. Les reproches me restent, comme toujours, dans la gorge, ils ont cette fois encore les circonstances atténuantes de leur propre galère. C'est pas toujours évident d'avoir des parents auxquels on ne peut faire aucun reproche.


Mon mec est parti avec ses frangines pour un week-end conspiratif. J'ai préféré rester et passer le week-end seul. J'ai décliné la proposition de Georges (un concert de trash metal... Pfff!), celle de Chris (week-end à la campagne et cueillette des champignons - re-pfff), celle d'isa (un match de boxe thai lesbienne, sans commentaire), je suis resté sagement devant la télé et, sur le coup de 4H du mat', j'ai eu envie de sortir, et pis je me suis offert un dérapage à peu près contrôlé et très caldo qui m'a remis les idées en place. Il est plus que temps que ca cesse, ce quotidien de scribouillard lunatique. J'ai aussi recu un mail d'une boîte qui veut me recruter. Effectivement, un mail le dimanche après-midi, c'est presque un signal de détresse, le signe évident qu'ils bossent en sous-effectif. Le problème, c'est que le job est inhouse et la dite boîte est sise dans une autre ville. Ben je vais quand même y réfléchir.


La séronews du mois, c'est cette actrice assez célèbre qui a annoncé sa séropositivité dans dans un entretien accordé à l'express.



Il y a une quinzaine d'années, il m'arrivait de la croiser dans la station balnéaire bretonne dont elle porte le nom. Elle était belle, célèbre, les gens se retournaient sur son passage et toutes les filles étaient vertes de jalousie. Si elles avaient su... Volonté de "briser le tabou" ou pas, ce type de titres accrocheurs ne fait pas vraiment honneur à l'Express, qui, comme une bonne partie de la presse hebdo "généraliste", semble tomber de plus en plus dans le genre people pour booster ses ventes. Après les unes du style "Le vrai salaire des cadres" et "les prix de l'immobilier dans votre région", c'est "le calvaire de Charlotte V." ou "les secrets de la famille Mitterand". Je crois qu'il n'y a pas (ou plus) d'hebdomadaire francais de référence, et ca, c'est quand même un peu inquiétant.


La semaine dernière, mon blog s'est payé une crise d'adolescence passablement ridicule, un peu comme les gamines hormonellement bouleversifiées  qui arrivent aux urgences après avoir avalé deux valiums et demi et une demi-bouteille de bacardi : j'ai nommé une TS destinée d'emblée à échouer.  Il se trouvait con, il se demandait ce qu'il foutait là, pis il a dit merde... C'est Phil qui a découvert le corps fallacieusement inanimé mais pétant de santé. Il le refera plus, ou alors, s'il y a une prochaine fois, ben il se ratera pas. Faut quand même pas pousser.

2.10.05 21:49

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Je suis acariâtre et j'ai mes raisons.


Dans le courrier d'hier matin, une lettre de ma banque qui me suggère indirectement de supprimer mon compte d'épargne. Ben voui, j'ai un compte d'épargne, c'est cette banque de loosers qui me l'a gracieusement offert il y a quelques années pour me remercier de ne pas avoir claqué la porte malgré leur piètres prestations et l'incompétence criante de leur personnel (15 jours pour effectuer un virement intraeuropéen!). Bref, mon placement initial étant de 1 Euro, je dispose désormais d'une épargne non imposable de 1,08 € sur ce compte. Si je fais le calcul, le rendement de 2% est effectivement effectif, donc, à défaut d'être compétents, mes banquiers ne m'ont pas roulé dans la farine. L'argument de ma banque, c'est que la gestion du compte entraîne quelques frais qui, dans mon cas précis, ne sont pas couverts par les taux excédentaire qu'ils empochent au passage sur les comptes bien approvisionnés.


Et bien pas question. D'abord, un euro et huit centimes, ca peut être le début d'une faramineuse fortune. Deuxièmement, encore quelques années, et je pourrais m'acheter deux paquest d'olips, les chewing-gum turcs que je mâchouille quand je feins d'arrêter de fumer. Libre à moi d'utiliser mon épargne comme je le souhaite !  De toute facon, le perfide argument selon lequel mon compte d'épargne engendrerait des frais est dénué de tout fondement :  je gère ce compte online et ca fait une éternité que je n'ai plus recu de relevé par courrier. Il est vrai aussi que la valeur du timbre lui-même représenterait près de 40% de l'ensemble de mes économies, ce qui est problématique en soit, mais bon. Alors comme je suis d'humeur teigneuse, histoire de les emmerder, je viens de virer 6 centimes sur mon compte d'épargne... Le client est roi, et le client, ben c'est moi.


J'ai poliment envoyé chier le réalisateur du film maussade sur lequel je bosse, il semble me prendre tantôt pour un psychanalyste, tantôt pour une espèce d'outil linguistique et ça commence à bien faire. Je suis d'accord pour qu'on se concerte sur un certain nombre de trucs, mais j'ai plus envie de taper ses monologues narcissique sur la douleur de la création. S'il est pas content de son film, il a qu'à le refaire, je m'en tape.


J'ai eu un coup de fil de l'hosto pour annuler mon RV because ils ont tout un tas d'opérations délicates à faire, ils me rappelleront. Ils ont fait le même coup à mon copain, il devait se faire opérer d'un vulgaire chalazion, son RV a été repoussé 2 fois, pour finir, il a été opéré par un étudiant particulièrement godichon qui lui a éraflé la cornée et rendu borgne pendant des semaines. Le système de santé n'est plus ce qu'il était.


Dans la rubrique "nouvelles enchanteresses", il y a également la facture de chauffage pour l'année à venir, le syndic vient de remplir la cuve de gaz-oil et me réclame 274,23 € supplémentaire, payables d'avance. A ce prix-là, autant se chauffer au Bourgogne. Et puis le fisc refuse de déduire mes beuveries de la TVA, je trouve qu'ils exagèrent un tantinet, l'alcool est l'indispensable essence de la création audiovisuelle. Fin bref, pour résumer, ca fait quand même beaucoup d'inhibiteurs de bonne humeur d'un coup, et j'attends toujours une quelconque nouvelle réjouissante.

6.10.05 16:06

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Mon oncle est mort. J'ai même pas eu le courage d'appeler ma tante. Je suis vraiment un con.

9.10.05 16:08

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J'ai viré un commentaire sur le post précédent. D'abord : hors sujet, mauvais moment. Et surtout j'apprécie moyennent qu'on détourne mon modeste blog pour s'essuyer les fesses et balancer des allégations, vraies ou pas, sur quiconque. Je ne connais pas Erik Remès et je n'ai aucune raison de le hair, ni d'ailleurs de l'apprécier. Mon instinct de vieil anar me conseille juste de toujours pencher pour la liberté d'expression.


Pour être franc, j'en ai plus que ma claque des débats sur le bareback. Marre surtout de la délation par forums interposés, des insultes publiques, des pédés qui se traîtent de connasses, salopes, de faschos comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Et vas-y que je te balance, que je t'insulte, que je te ridiculise, que je crache virtuellement dessus. Tu parles d'un débat. Elle a belle gueule, la "communauté"...

11.10.05 08:45

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Lundi, c'était les obsèques de tonton, et comme j'étais ronchon, on est allé au cinématographe, histoire de me changer les idées, d'autant qu'on avait des invitations pour la première d'un film. Surprise surprise. En fait c'était une sorte de remake glauque de Boys Don't Cry, l'histoire désolante d'une lesbienne iranienne qui fuit les Mollah, entre en Europe déguisée en homme et finit par trimer pour 4 euros de l'heure dans une usine de conditionnement de choux dans un bled souabe. Elle y rencontre une blondasse hétérote dont elle s'éprend follement,  mais qui, hélas, préfère les clefs à mollette. La caméra erre pendant une heure et demi dans les zones aéroportuaires puis sur des champs de choux immenses zet gris, les protagonistes sont laids, racistes, stupides, homo- et xénophobes, et, bien entendu, l'histoire finit très mal. Bref, le genre de film qui donne envie de se pendouiller à la plus haute branche d'un lampadaire en sortant.  Inutile de dire que le cocktail qui a suivi était plutôt morose.


J'ai refusé la proposition de job, la manageuse des ressources humaines me semble particulièrement bête et je crois qu'elle est tout à fait représentative de son entreprise. J'suis peut-être devenu un peu asocial à force de travailler tout seul. Peut-être pas non plus. J'ai éventuellement trouvé une solution intermédiaire, qui consisterait à prendre un bureau avec une quinquagénaire désopilante, ca serait pour dans quelques mois mais au moins je passerai pas mes journées collé devant l'ordi comme une bernique sur son rocher. Ca reste à voir.


Et puis aujourd'hui, comme je suis toujours ronchon, eh ben j'ai droit à une soupe pontique aux lentilles oranges que seul mon mec sait faire. Je me donne une semaine pour régler toutes les emmerdes qui s'accumulent . Ca fait bien deux semaines que je dis ca.


Le fameux documentaire sur les pingouins a un succès phénoménal aux USA, l'occasion pour la droite chrétienne de remettre en cause le darwinisme en prônant l'universalité des valeurs familiales divines... Faudrait pas non plus qu'ils oublient que cette espèce admirable a aussi ses marginaux, comme les deux pingouins pédés d'un zoo allemand qu'un audacieux paparazzo a surpris à se bécoter sous le soleil automnal. C'est pas mignon, ça ?



Celui de droite est pas mal gaulé, enfin, moi j'trouve... Mais j'suis pas un pingouin.

12.10.05 23:09

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Je sais pas ce qui se passe, il y a plein de mots noirs sur les blogs que je lis, des mots qui appellent à commentaires, des commentaires qui seraient probablement stériles, alors on ne dit rien parce qu'on sait trop peu ou on parce qu'on ne sait rien.

17.10.05 03:54

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Vendredi je passe à la boîte pour récupérer le DVD d'un
film à terminer. Ils m'énervent. J'aime pas ce rapport de semi
dépendance , c'est comme être à demi-maqué avec quelqu'un
qu'on n'aime pas vraiment. Liberté mes fesses, en ce
moment bosser ne m'apporte aucun plaisir, juste une contrainte
pour assurer les frais fixes et le reste. Je suis jamais
content et c'est ca qui me fait avancer - quand il y a une possibilité
d'avancer. Pas comme maintenant.

Puis après je passe
prendre Nico au bureau, sa cheffe est radieuse, ils
pulvérisent leúr chiffre d'affaire, Nico est sur les genoux,
champagne, elle nous invite au resto, j'avale plein de
malamatina, et puis du ouzo, et puis du gin tonic,
on prend le taxi et hop, idée vinassière, on débarque en zone
interdite,  dans une boîte grecque, bondée, musique
trash grecque orientale, public idem,  bouzouki électrique,
la crème de la crème de la seconde génération, des beaux mecs mais un
pois chiche dans la tête, un cousin du 7e degré de Nico lui fait
"je te dis bonjour mais normalement j'ai pas le droit de te
parler".  C'est trop gentil connard. Fatwa soft mais Fatwa.
Il est à la table d'à côté, s'achète une bouteille de whisky pour
épater la nouille qui l'accompagne, fait ses petits deal faussement
discrètement, on danse jusqu'à 6 heures du mat', ils nous regardent, ca
jase,  mais on les emmerde, Aman Aman .


Double-morale de merde. 
Hypocrisie. Une famille digne d'une soirée théma Arte. Je repense à Ch., la tante obèse de Nico, les flingues et
les paquets d'héro qu'on avait trouvé dans l'appart qu'elle nous
prétait, ses magouilles de faux billets, 10 000 € claqués pour 50 000 €
inutilisables, la mère de Nico, sainte femme,  l'a tirée du pétrin
en vendant ses bijoux au mont de piété. C'est beau l'esprit de
famille. Et puis il y a F., le cousin, 10 ans de tôle, ex-toxico
mais "bon fils". Le neveu qui a engrossé une idiote même pas majeure,
la honte du village, qui a débarqué ici avec sa petite famille et qui
semble vouloir faire carrière dans le proxénétisme international. Et
tout ce petit monde donc a mis mon mec en quarantaine parce qu'il est
PD et qu'il a vraiment franchi la ligne rouge. Bienvenue dans le
psychopathique univers papadopoulesque.




Un que ca emmerde, c'est le papa, qui n'est pas greco-pontique, lui, qui
appelle sans arrêt, qui est venu nous voir la semaine dernière, acte
héroique, puisque son épouse va lui ressortir le
grand jeux, manifestations psychosomatiques diverses et
originales, mutisme lourd de sens  et regards noirs à pétrifier un
buffle théssalien, crises de larmes subites et grognasseries diverse...
Il s'en fout, il a décidé de revoir son fils tous les trois mois, même
que quand il vient on sort jusqu'à pas d'heure et il boit tant qu'il
veut.






Samedi dans un demi-sommeil nauséeux devant Madame Sata et
un autre film dont j'ai oublié le nom et que j'ai eu peine à suivre, la
moitié gauche de mon cerveau ne répondant plus. Et puis dimanche dîner
chez Y., la doyenne de mes copines, 75 ans, amatrice de danse
africaine, de cannabis et de poésie classique, qui nous a déclamé
Horace et servi du bon vin.Ce matin une lettre du fisc qui ne comprend rien à ma dernière
déclaration mensuelle. Qu'il se rassure, moi non plus. Quand je serai
riche, j'emploierai une comptable maussade qui me pondra des
déclaration nickel. Mais pour l'instant, j'ai pas de fric bibi.

Il y avait trop de noirceur sur les blogs que je lis ces derniers
jours. Je
reprends du poil de la bête, ou pliutôt je contre la bête noire et
inconnue qui nous
plombe trop souvent. Ca fait un moment que j'envisage de trucider ce
blog, d'autant que je constate que je suis incapable de réagir quand le
désespoir surgit  ici et là, et c'est presque la règle ces
derniers temps dans la blogosphère.


Quoi d'autre ? La langue de pute
qui a révélé ma séropositivité à l'ensembe de mes collègues. Je prends ça comment ? Ben je le prends bien. Pour l'instant...

19.10.05 01:53

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