Furax
Je suis furax. Extrait du diagnostic de ma mère après 2 mois en clinique psychiatrique : hyponatrémie, hypokalémie, hypocalcimie, début d'anémie, calculs rénaux, infection urinaire, stomatite, herpès, épilepsie, faiblesse musculaire, mauvais état général et, nec plus ultra, fracture de l'humérus (!) qui va nécessiter une opération "une fois que son état se sera stabilisé". L'hôpital a immédiatement stoppé son "traitement". Elle a quitté la réa mais toujours sous perfusion. Avec mes frères, la décision est prise : demander une enquête, alerter les affaires sanitaires, exiger des explications. Hilarant, le personnel de la clinique prétend ne s'être aperçu de rien, ni de la fracture, ni du reste. Sont sans doute incapables de faire une prise de sang. Pour couronner le tout, apparemment, le psy facture à la sécu des consultations qu'il n'a pas effectuées. Ca va chier, c'est moi qui vous le dis. Sinon, à quelque chose, malheur est bon, ce ratage collectif sera sans doute salutaire, il n'est plus question qu'elle retourne dans ce foutoir. Elle est fragile, ma mère, une enfant sans défense, un gros bébé de 64 ans. Trouver une solution définitive, un internement permanent, un truc bien où on s'occupera d'elle, sans piqûres dans le ventre, sans camisole chimique. Le plus dur sera sans doute de convaincre mon père, seul référent pour toutes les décisions la concernant.
Je vais voir mon doc ce soir, miss hiv contest, comme tous les trois mois. Simple routine désormais, on s'habitue à (presque) tout. Et ce matin, dans la rue, spectacle ridicule, un mec en costume affublé d'un masque de protection. Sale temps pour les hypocondriaques et pour les vendeurs de chicken kebab...