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La France déçoit . Les affaires, le lepénisme, le nonisme, les ghettos,
le sarkozysme, la corruption affichée au grand jour. Je suis fatigué de
devoir expliquer le pourquoi du comment. Die Welt compare la situation
des banlieues francaises quadrillées par des escadrons de CRS à celle des townships sud-africains. A la
télé, on s'indigne de cette histoire de gamins génétiquement fichés
pour avoir chouré des tamagochi. Le Stern souligne le narcissisme et la
soif de pouvoir du personnage. Sa petite croisière vulgaire Onassis-style a suscité quelques commentaires sarcastiques dans la presse, d'autant que le nom de son gentil pote Bolloré est principalement associé aux feuilles à rouler OCB Slim XXXtra long, filtres spéciaux et autres accessoires top-pratiques pour mollasses fumeurs de joints. Pas mal pour l'excité de la tolérance zéro qui huchait avec indignation à l'assemblée il y a quelques mois en réclamant plus de sévérité à l'égard des consommateurs. Passons sur l'hypocrisie de sa présence à la cérémonie commémorant l'abolition de l'esclavage, lui, le révisionniste d'opérette qui veut réécrire l'histoire de France en une hagiographie télétubbesque très pré-68. La France déçoit et me déçoit, et je suis fatigué de devoir expliquer le pourquoi du comment, depuis des années, le quid de cette dépression collective, le pourquoi de la berlusconisation. Décliné la demande d'une journaliste qui voulait mon avis. "La France n'a de leçons à recevoir de personne", disait-il. Eh bien on verra. En attendant, on peut toujours signer sans trop y croire la pétition de Médecins du monde contre l'expulsabilité des sans-papiers gravement malades.