La droite décomplexée et le mamelon érectile de l'électorat évaporé de qui vous savez [Titre descriptif et définitf]
Après avoir recu un message con via le laid formulaire de contact de 20six, je tenais à préciser que je ne voue nullement une haine aveugle, bornée et antidémocratique à l'UMP. Mon aversion grognasse à l'égard de la nouvelle droite décomplexée est essentiellement motivée par les déclarations répétées et par quelques faits qui heurtent [voir meurtrissent, dramacouinons1] mes convictions démocratiques. Exemple : le projet de loi sur l'immigration. Peu avant le 2e tour des legismachin, Hortefeux, le Ministre de l'identité nationalement codéveloppée, je sais plus, l'a promis en rigolant, comme toujours : "Ca va changer". Chouette, chouette. Qu'est-ce qui va changer, donc ?
On va durcir les conditions du regroupement familial, qui, selon Brice, concerne 92 000 des 165 000 titres de séjour délivrés en 2005.
C'est un mensonge. Purement et simplement. Ou alors Brice ne connait pas son sujet. Mais je penche nettement pour le mensonge caractérisé. A ne pas confondre avec l'immigration familiale, le regroupement familial, qui est une mesure humaine permettant aux ressortissants étrangers en situation régulière de faire venir leur famille, ne concernait que 20 000 personnes ces dernières années. Voire moins. Soit, pour donner un ordre d'idée, 200 personnes à peine par département maximum. C'est rien. Une goutte, d'eau, nada. Pas une invasion. Pas de quoi fouetter un chat.
Le reste du chiffre avancé concerne essentiellement les conjoints étrangers de ressortissants français. Je dis bien français. Or, là aussi, les conditions ont été durcies, probablement pour éviter les mariages blancs. A croire qu'au Pays des droits de l'homme© tout allochtone, surtout s'il est quelque peu bronzé, serait suspect de vouloir d'emblée contrevenir aux lois de la RRRépublique. Bref, pour les conjoints français qui veulent faire venir leur LapinE et souhaitent accélérer un tantinet les choses, la bonne combine, je l'ai appris récemment dans un cas concret, consiste à aller s'établir pro forma et pour quelque mois dans un autre pays de l'UE à l'administration moins conne pointilleuse, puis à faire venir le dit conjointE dans ledit pays, se procurer tous les papiers sur place, faire quelques allers-retours au consulat, puis à revenir en France. Légalement, les autorités ne peuvent pas s'y opposer, droit européen oblige. A mon humble avis, c'est parfaitement ridicule d'en arriver là. Et ca ne va pas s'arranger.
Bref, concernant ce "durcissement du regroupement familial", cet effet d'annonce juste avant les législatives visait bien évidemment, une fois de plus, à lécher le mamelon érectile de l'électorat évaporé de qui vous savez, et c'est précisément en ca que cette droite la ne me revient pas, depuis le début. Ne me revient pas du tout. Il ne s'agit que de ca, je m'en branlasse un peu de la TVA ou du contrat de travail unique ou du pouvouadacha. C'est cette facon de former, en rigolant sainte-nitouche, une coalition d'idées avec l'extrême-droite, cette facon de remettre ans arrêt sur le tapis les thèmes favoris de Yann-Vari la Pointe. L'immigration, les peines planchers, gnagnagna. Des réponses d'une simplicité stupide à des questions éminemment complexe. Le populisme, ai-je lu ce matin, c'est le refus de la complexité. Et puis cette manie fatigante de stigmatiser une fois de plus une catégorie de la population qui n'en a pas vraiment besoin. Le terme "étranger" va finir, si ce n'est pas déjà fait, par prendre une connotation négative. Après, on s'étonnera que Brice soit accusé par un rapporteur de l'ONU de banaliser le racisme.
Il y a, qu'on se le dise, une solution toute simplette au problème des sans papiers qu'on voudrait bien expulser mais qu'on peut pas expulser pasque le tribunal européen des droits de l'homme va encore faire sa grognasse. Tilt* Elle consiste, tout simplement, à procéder régulièrement à des régularisations groupées. Ca ne sert à rien de maintenir des gens dans la précarité, dans la peur, pendant des années. Et puis, merde, un peu d'humanité. L'Espagne l'a fait et l'Allemagne va le faire le 1er Juillet prochain, 200 000 titres de séjour d'un coup. J'en connais deux qui vont être heureux. Le gouvernement SORTANT se contente de fixer des quotas d'expulsions, avec le résultat que l'on sait, et notre Hortefeux, pose (hilare et cynique, gni) , fier comme un paon albinos, avec des sans papiers en attente d'expulsion. Ou pas. 
Brice visite, joyeux, un foyer de sans papiers
Toujours dans l'élan de cette nouvelle droite dynamique et décomplexée, on nous annonce, fier comme une poule qui a trouvé un limace, qu'il faudra désormais impérativement maitriser le français avant de pouvoir immigrer en France. Ca va être compliqué. À peine 3% de la population mondiale sont plus ou moins francophones de naissance. Dont la moitié en France. [Si on veut des immigrés qui parle déjà français, ben y a qu'à faire immigrer des Francais. Hin hin.] Compliqué, et surtout, une fois de plus d'une bêtise sidérante : n'importe quelLE pouffonNE sait sciemment qu'une langue s'apprend dans le pays, par immersion, et que cet apprentissage sur le tas est généralement assez rapide et efficace. Je suis bien placé pour le savoir, quelques mois sur place, confronté quotidiennement à la vie pratique, apportent mille fois plus que des années de cours lancinants et théoriques. Cf le niveau d'anglais de notre Président. Désolé, je me répète, mais c'est une fois de plus symptomatique d'une certaine droite conne, méchante et néanmoins décomplexée.
Tout ca m'interpelle particulièrement parce que je suis moi-même, en fait, un émigré. Un émigré, c'est tout simplement (Ouikimachin ) "celui qui a quitté l'endroit où il se trouvait pour un autre endroit, un autre pays, afin de s'y installer durablement". Portant un nom de famille (breton) à coucher dehors et blablatant en toute langue pas trop mal mais avec un accent difficilement identifiable, on m'a souvent pris, au cours de mes diverses tribulations, pour un Polonais, un Ukrainien, un Albanais, un Allemand de la Volga, un Bulgare Pomaque, un Géorgien, un Souabe de Roumanie, un Russo-pontique, et j'en passe... Bref : pour un étranger indésirable, et il m'est arrivé il y a longtemps, d'être confronté à des réactions fort peu sympathiques qui restent marquées en moâ de facon indélébile (dramacouinons2). Je m'y connais donc un peu en matière de xénophobie.
Les français émigrés qui vivent à l'étranger on la ridicule manie de s'affubler avec orgueil du titre ronflant d'expat', parce que, faut pas pousser, on n'est pas des bougnoules. Un français est un expat', un marocain un immigré. Ca sonne trop bien, expat', même si on vit à Londres, Montréal, Francfort ou Genève parce qu'on a pas trouvé de taf en France ou galéré pendant 10 ans en intérim. Ca m'énerve. Quand on vit à l'étranger, on est un émigré, un immigré, ou plutôt un migrant. Point barre.
Enfin bref, pour terminer sur cette question qui m'irrite un tantinet, une info en passant: si elle veut freiner son déclin démographique, la France devra accueillir moins deux fois plus d'immigrés d'ici une quarantaine d'années. Voire beaucoup plus. Alors au lieu de bavasser sur les plateaux de télé en racontant des foutaises pour mieux lécher le mamelon érectile de l'électorat évaporé de qui nous savons (je me répète), Monsieur le Ministre de l'Immigration, de l'Identità Naziunale et j'en passe (j'ai oublié), ferait honneur à son ministère fourre-tout en diffusant cette information impopulaire auprès de l'électorat plutôt vieillissant, plutôt peu diplômé et plutôt rural de son président à la réputation internationale désormais très olé olé.
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